
Le cancer du sein est un fléau méconnu par certains, mais de même ancré au plus profond des mémoires des proches des victimes. Les ravages déjà causés dans plusieurs cas ont poussé beaucoup à craindre les maladies cancéreuses et se prêter à des superstitions qu’ils ne guérissent point. Les patients qui meurent de cette maladie sont de plus en plus jeunes et se rendent le plus souvent à l’hôpital à un stade déjà très avancé. Cela est plutôt causé par la mégarde à acquérir des informations nécessaires puisque plus tôt, le diagnostic est réalisé, moins il y a risque que la maladie soit fatale. Au Burundi, à cause d’un diagnostic souvent tardif, il y a risque d’un taux haussé de victimes, car la maladie est souvent au-delà des possibilités de la chirurgie.
Cependant, malgré toutes ces informations déplorables à propos du cancer du sein, certaines personnes ne se laissent pas abattu jusqu’à en sortir victorieuses. C’est le cas de Christa Bella MUYUBIRA, activiste, femme d’affaires, épouse et mère est l’une des rescapées victorieuses qui sont sorties de cette impasse la tête haute après une longue lutte sans merci. Son parcours montre un bon exemple et que quand on reste entouré positivement, on peut briser les barrières qui se dressent devant nous. Son histoire est un vrai récit à garder dans les mémoires, son courage est admirable et plus grand que tout est son envie de toujours vouloir aider celles qui se trouvent dans cette impasse. Cette mentalité est un patrimoine à conserver pour les générations à suivre.
Quand nous avons parlé avec elle, son enthousiasme fut vif telle la lave d’un volcan en éruption, hâte de nous faire part de sa lutte.
Comment avez-vous su que vous aviez le cancer du sein?
En remontant un peu en arrière, ma mère avait eu le cancer avant moi et comme une sonnette d’alarme, notre père nous a inculqué la routine de toujours faire l’auto-examen puisque ce dernier peut être génétique. C’est pour cela qu’un jour en train de faire mon auto-examen de routine, je me rends compte qu’il y a une sorte de boule dans mon sein droit. Mon mari est le premier à qui je l’ai dit puis je suis passé à l’hôpital pour des analyses spécialisées. Mon mari est le premier à qui je l’ai dit, puis je suis passé à l’hôpital pour des analyses spécialisées.
Quel traitement à opter après la confirmation de la présence du cancer?
On a opté pour la mastectomie totale, car mon stade était plutôt précoce, c’est-à-dire que je suis venu avant qu’il ne fasse des ravages. Mais d’un autre angle, je n’aurais pas eu aussi à subir tout cela si on n’avait pas remarqué 2 autres cellules suspectes autour de la tumeur cancéreuse. Ça aurait pris du temps pour les distinguer, c’est pour cela que j’ai décidé à la hâte qu’on fasse la mastectomie.
Comment avez-vous traversé la période postopératoire ?
Ça n’a pas été facile, vivant à l’étranger où on doit tout faire par sois même, mais mon mari m’y a énormément aidé puisqu’il a été là pour moi tout au long de la lutte et j’ai vécu comme ça pendant une période de trois mois. Anatomiquement, c’était difficile, mais en apparence, ce n’était pas très visible et esthétiquement, j’ai aussi eu la chance d’être implantée une prothèse à un point que beaucoup n’ont pas su ce que je traversais. Les mouvements furent lents, car après l’opération, les douleurs se ressentent encore. En effet, je suis chanceuse de l’avoir su tôt, car d’autres qui subissent la chimiothérapie, la radiothérapie,… subissent des effets secondaires liés au traitement et ces derniers affaiblissent le corps en partie.
Quel est le défi majeur imposé par les circonstances qui vous a le plus marqué ?
Alors, j’ai été diagnostiqué du cancer du sein après avoir été dotée et l’année suivante, j’ai fait le mariage quelques mois après ma mastectomie. Un peu plus tard, je suis tombée enceinte et je suis restée tellement positive à propos de mon état. On m’avait prescrit l’hormonothérapie, mais j’ai refusé, car je voulais porter une progéniture sans que je me mette dans une situation de désespoir de la vie future. Un autre défi fut de porter l’enfant dans mes bras, car j’avais toujours des séquelles, mais ça s’est bien passé jusqu’à même bien allaiter.
Après cette expérience, qu’avez-vous voulu faire pour d’autres femmes qui mènent le combat ou rescapées ?
Après ce qui m’est arrivé, le combat ne s’est pas brusquement terminé à ce point, car je me suis dit qu’il y a tant d’autres femmes qui ont besoin de moi, de mon histoire, de mon aide, d’un peu d’espoir et qu’elles doivent elles aussi lutter. Un peu arrière, j’ai eu la chance d’apprendre le tricot dans le passé et j’en ai pris l’occasion pour confectionner des soutiens-gorges de remplacement pour celles qui ont subi l’ablation mammaire. Autre chose,j’ai créé des groupes de discussion, sensibilisation et d’encouragement pour les rescapées et celles en cours de traitement. Il y en au total onze, cinq au Burundi, trois au Canada, deux en Europe et un au Rwanda. Certes, la lutte continue, la marche reste longue, mais petit à petit de nombreuses personnes en deviennent un témoignage vivant.