
Le 13 Octobre de chaque année est une date précieuse et importante pour les Burundais. Nos cœurs retentissent en la mémoire de celui qui nous a rendus libres et on se joint à sa famille dans cette période où on commémore encore son assassinat et la tristesse de sa disparition. La famille est celle qui a le plus perdu dans cette histoire.
En effet, si on a perdu un héros, eux ont perdu un fils, un frère, un oncle, un époux, un père et pour certaines, un cousin. Et si les larmes semblent moins couler, la plaie reste encore ouverte et une personne dans la famille du prince a particulièrement attiré notre attention. La princesse Esther KAMATARI. Très jeune, après les problèmes politiques que le Burundi a rencontré, elle s’exile pour en France en 1970 où elle entreprend des études de droit. Elle est repérée par le couturier Paco Rabanne et entreprend une carrière de mannequin.
Durant sa carrière internationale de top model, elle défile pour les plus grandes maisons de haute couture dont la maison Lanvin, et elle devient le premier mannequin noir de l’histoire à défiler sur un podium en France. Défiler, elle le sait bien, n’est pas chose compliquée pour elle, car après tout, une princesse sans grâce est une couronne sans pierres précieuses.
Très vite, elle se distingue donc sur les podiums : par son élégance, sa taille et cette façon qu’elle avait de s’approprier chaque vêtement comme ce moment mémorable en 1985 à la sortie de la collection Automne-Hiver de la célèbre styliste Anne Marie Beretta.

Son Altesse royal se distingue, également, par ses engagements humanitaires en faveur de son pays, notamment envers les femmes et les orphelins. Elle est notamment l’initiatrice d’une démarche solidaire originale qui consiste à placer les enfants orphelins dans des familles d’accueil. En 1999, elle est primée pour son action humanitaire parmi les African Ladies à l’UNESCO à Paris.
Du haut de son 1m80 hérité de la longévité de son père, elle a su se frayer une porte vers une plus grande sphère internationale et sur les podiums des plus grands comme Paco Rabanne, Dior, Lanvin et bien d’autres. Mais qu’en est-il de ses traumatismes, après tant d’années ces plaies auraient-elles cicatrisé ?

Dans une interview qu’elle donne en 2019 à la TV5Monde, elle parle du temps comme d’un guérisseur, que voir la plus grande partie de sa famille partir aussi brutalement et aussi brusquement briserait n’importe qui, mais que le temps guérit toutes les blessures.
« En effet, le monde peut être cruel et les gens ne seront pas toujours gentils, ils ont des préjugés, de la douleur, de la rancœur et parfois énormément de méchanceté, mais a tout cela l’on se doit de renaître des cendres tel un phœnix, et de s’appuyer sur sa grandeur, sa destinée et sa mission afin de ne pas sombrer. »
La mort peut être rude, traumatisante et la disparition d’un être cher encore plus, en ce jour ou l’on commémore l’assassinat du prince Louis RWAGASORE, n’oublions pas ses proches qui sont de loin les personnes qui ont le plus souffert dans cette histoire et n’oublions pas de leur témoigner du respect et de la considération.