
Impossible de fuir quand cette chose nous attaque, on veut y rester le plus longtemps possible. Dans un resto avec des amis, dans un groupe de prières à l’Église, dans une réunion avec ses collègues, les fantasmes nous prennent par surprise, et boom, on devient complètement hypnotisés. La question est : « Devons-nous vraiment considérer cela comme un guilty pleasure ?»
C’est quoi un fantasme sexuel ?
Un fantasme sexuel est un scénario érotique où différentes images mentales et pensées se bousculent. Les fantasmes sexuels produisent des désirs conscients et inconscients. Quoi qu’il en soit, ils permettent de vivre une sexualité épanouie.
Les fantasmes et la morale
Pour des raisons sociales et religieuses, les fantasmes sexuels ont toujours été en guerre avec la moralité. « Ce sont des sensations qui conduisent au péché, elles sont donc à bannir de nos pensées. Je crois même que le fait de laisser cela effleurer notre esprit, de vivre une expérience sexuelle dans sa tête est un péché » : partage Fleury.
On a tendance à nous battre lorsque nos fantasmes et notre morale se retrouvent face à face, car ces deux sont des adversaires en perpétuel conflit. La morale est un ensemble de principes de conduite qui déterminent les normes d’une société. Cette dernière a longtemps marginalisé la sexualité, raison pour laquelle les fantasmes sexuels paraissent narcissiques, sales et déviants.
Céder ou non aux fantasmes ?
« On nous donnera le froid pour aimer la flamme, on nous donnera la haine et nous aimerons l’amour », chantait Johnny Hallyday. On fait quoi alors, lorsque ce vent de fantasmes s’empare de nous ? Devrait-on chasser ces pensées malsaines en nous disant qu’elles seraient sûrement décevantes si elles étaient expérimentées dans la vraie vie ?
« L’amour fantasmé vaut bien mieux que l’amour vécu. Ne pas passer à l’acte, c’est très excitant », écrivait Andy Warhol pendant qu’Oscar Wilde affirmait : « Le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu’elle s’interdit ».
L’important n’est pas de savoir si on devrait ou non céder à nos fantasmes sexuels. Vivre en harmonie avec ses pensées tout en conciliant sa morale et ses désirs permet à l’être humain de se réapproprier ses principes et sa philosophie de vie.
L’envie nous maintient en vie.
Les fantasmes font partie d’un équilibre psychologique et sexuel. Lorsqu’ils sont discutés dans un environnement sain et convivial, ils peuvent s’avérer être des aphrodisiaques qui donnent des ailes. Dans un couple, une petite excursion au royaume des fantasmes peut produire une meilleure confiance en soi, une augmentation de la libido et du plaisir, un épanouissement sexuel ainsi qu’une meilleure complicité avec son/sa partenaire. Il n’y a aucune obligation de réaliser ses fantasmes sexuels. Ces derniers sont naturels et nous rappellent tout simplement que nous sommes des êtres de désir. Comme le dit Descartes dans la IIIème Méditation Métaphysique : « Si je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose, cela prouve bien en effet que je ne suis pas tout parfait »