
Nous n’allons pas nier que quand ça parle contraception, la première chose qui caresse notre cerveau est la femme. Cette dernière est celle qui est le plus concernée, des mesures par-ci, des mesures par là ont méticuleusement été concoctées pour qu’elle puisse gérer sa fertilité. Les hommes, ces êtres humains, qui peuvent multiplier des bébés bien plus rapidement que les femmes, sont oubliés dans l’équation. Des raisons qui expliqueraient ce blocage ?
La contraception masculine, oui, elle existe
La contraception est un moyen qui sert à un homme ou à une femme d’éviter une grossesse lors d’un rapport sexuel. Différents moyens de contraception existent pour monsieur et madame. Il est important de frotter ce sujet avec votre partenaire lorsque vous embarquez vers cette destination.
Au Burundi, deux méthodes de contraception masculine sont les plus fréquemment employées : Le préservatif et le coït interrompu. Ces deux moyens de contraception sont, en théorie, réputés pour être fiables, mais la vie n’est pas toujours rose. Selon l’OMS, il y a jusqu’à 15 % d’échecs pour le cas des préservatifs et 27 % d’échecs lorsqu’il s’agit de coït interrompu.
Si vous voulez être plus radical, optez pour la vasectomie. En effet, elle est une opération qui consiste à couper et à bloquer les canaux déférents, ces derniers transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. En gros, la vasectomie cloue le bec aux spermatozoïdes. C’est une méthode de contraception qui fait peur à plusieurs de ces messieurs. L’éjaculation reste présente et maintient son lot d’orgasmes, c’est juste que le pouvoir de fécondation sera au dodo. Cette méthode est irréversible.
D’autres méthodes de contraception existent, mais elles sont toujours en phase de test ou de développement. Il s’agit notamment d’un contraceptif masculin hormonal, la contraception masculine thermique par slip chauffant qui consiste à garder les testicules au chaud et hop, les spermatozoïdes sont désarmés de leur pouvoir fécond. Il y a également la méthode d’injection de gel dans les testicules qui bloque les spermatozoïdes.
La contraception masculine : On s’en fout, mais pourquoi ?
Jules* est marié et il est père de trois enfants. Il a une petite idée sur ce phénomène : « Un homme qui décide d’opter pour une contraception se trouverait confronté à une vague de heurts sociétaux. Pour beaucoup de personnes, un homme qui titille sa fertilité est perçu comme quelqu’un qui met en cause sa virilité.»
Nadine*, également mariée nous parle de son ressenti : « Avec la charge émotionnelle et physique que la contraception m’impose, je me sentirais très soulagée si mon mari décidait de se vasectomiser. Cependant, mes inquiétudes me taraudent l’esprit, et si mon mari commençait à avoir des relations extraconjugales parce qu’il est maintenant sûr qu’il ne peut pas avoir d’enfants ? Non merci, je ne suis pas prête pour ça.»
« La contraception est plus considérée comme une affaire de femmes surtout parce que ce sont elles qui portent la grossesse et par conséquent, subissent les complications liées à la grossesse. L’autre raison est que beaucoup de méthodes contraceptives sont conçues pour les femmes. Cependant, ces raisons ne donnent pas feu vert à l’inconscience des hommes lorsqu’il s’agit de contraception. Plusieurs méthodes contraceptives peuvent être pratiquées par l’homme.» rétorque le gynécologue Dr NTUKAMAZINA Déogratias.
La contraception avec sa charge mentale et ses effets secondaires ne devrait pas être un voyage à prendre en solo. Les hommes sont également concernés et oui, les méthodes de contraception existent et d’autres sont en phase de développement. La responsabilité de tomber enceinte ou non devrait également être une affaire d’hommes.