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La contraception et les jeunes adolescentes au Burundi : Toujours tabou

Au Burundi, parler de sexe et de ses adjuvants est presque inexistant. Des personnes respectueuses, saines d’esprit et ferventes chrétiennes ne devraient jamais parler d’une chose aussi impudique et déviante. Pourtant, le nombre de grossesses non désirées qui sont enregistrées par an est doté d’une une langue bien pendue, ça chantonne sur tous les toits. 

Une pratique timidement courante

Selon le média en ligne YAGA, une étude réalisée au Burundi affirme que 11 % des adolescentes burundaises ont déjà commencé leur vie procréative. En 2008, 17 % d’écolières et 33 % des élèves du secondaire affirmaient avoir déjà eu des rapports sexuels. Le MERSS4 a enregistré 440 grossesses en milieu scolaire durant l’année scolaire 2018-2019. Des chiffres qui tirent une sonnette d’alarme et qui crient à un changement immédiat.

Arielle*, une jeune bujumburoise de 17 ans a un principe qu’elle ne trahit jamais, toujours utiliser un préservatif. Elle confie : « Ma première fois a été sans protection et je peux toujours me rappeler le sale quart d’heure que j’ai passé après l’acte. J’ai vraiment cru que j’étais tombée enceinte, car j’ai eu un retard de règles. En plus de ça, on m’a diagnostiqué une MST.» Arielle est maintenant plus vigilante avec son copain actuel et utilise la pilule du lendemain en cas de non-port de préservatif.

Darlène*, 18 ans, s’éprend d’un mec qu’elle a rencontré sur Facebook et sans tarder les tourtereaux sont en couple. Monsieur qui a conquis le cœur de Darlène lui propose d’être intime avec elle, une façon d’exprimer leur amour d’une autre manière dit-il, mais Darlène est perplexe face à cela. Aujourd’hui Darlène est maman d’une petite fille, car elle ne savait rien de la contraception.

Jeanine*, mère de cinq enfants dont trois filles, est très vigilante sur la vie globale de ses enfants, tout spécialement ses filles. « Ma seconde fille est une fille plutôt fêtarde, une toto show comme plusieurs le disent. Je fais de mon mieux pour lui parler des dangers d’une vie sexuelle à l’adolescence, mais il vaut mieux prévenir que guérir » : dit-elle. C’est pourquoi Jeanine possède une mini pharmacie de pilules contraceptives dans sa salle de bain. «Je ne veux pas qu’un jour mes filles viennent et me disent qu’elles sont enceintes, je préfère prendre mes précautions le plus tôt possible.»

Une contraception sans tabou

« L’utilisation des méthodes contraceptives à l’adolescence comporte un grand danger pour les jeunes adolescentes. Ces dernières vont sombrer dans le vagabondage sexuel parce qu’elles sont maintenant au courant qu’elles peuvent échapper aux conséquences liées à une vie sexuelle active» : partage Julienne*. Elle ajoute : « Il faut mettre un accent aigu sur l’importance de l’abstinence en insistant sur les dangers d’une vie imbue de libertinage sexuel.»

 « En général, les méthodes contraceptives sont conçues pour les individus menant une activité sexuelle régulière. Différentes méthodes contraceptives peuvent être utilisées par les jeunes adolescentes. Les préservatifs sont grandement recommandés car ils sont aptes à protéger contre une grossesse indésirable ainsi que des infections sexuellement transmissibles» : partage le Dr Natacha Kwizera, en ajoutant : « Il est important de connaître que la contraception d’urgence ne peut être utilisée comme contraception principale car elle comporte de très gros risques.»

Parler ouvertement à votre adolescent(e) des enjeux de la transformation de son corps et des relations sexuelles est certainement un gros stress pour les parents mais c’est très important. Si l’adolescent(e) persiste à se poser des questions sur les relations sexuelles et la contraception et qu’il a zéro réponse, eh bien, il/elle se fiera à ses amis ou à Internet là où baignent un paquet d’informations erronées.

Au lieu de toujours changer de chaîne à chaque fois qu’une scène gênante apparaît à la télé, au lieu d’esquiver cette discussion en la peignant de sale et de pécheresse, demandez à votre enfant si il/elle sait comment prévenir une grossesse ou se protéger contre les infections sexuellement transmissibles. Ce sera une bonne occasion de l’encourager à faire de l’abstinence sa priorité.

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