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Surmonter un viol : Est-ce possible ?

Vivre un viol fait certainement partie des moments les plus traumatisants qu’une personne peut expérimenter dans sa vie. Cet épisode douloureux laisse à son passage des traces d’instabilité physique, mentale et morale. Vivre une tempête de cet égal te laisse dans un typhon de sentiments confus où colère, rage, honte et culpabilité se mélangent. Avec un bagage émotionnel et mental pareil, est-il possible de surmonter un viol ?

Tout d’abord, il est important de mettre un point d’honneur sur la prévalence de ce type d’événements au Burundi. Selon la Radiotélévision Nationale du Burundi, le Centre SERUKA accueille plus de 100 cas de victimes de VBG par mois. Ces types de violences comprennent notamment les violences sexuelles, physiques et psychologiques. Le centre SERUKA précise que les victimes représentent 60 % de mineurs, 50 % d’hommes et 95 % de femmes. Des chiffres alarmants surtout lorsqu’on tient compte de l’impact que ces événements génèrent sur l’aspect psychologique des victimes.

Déni de viol, une fatalité

Les personnes victimes de viols réagissent différemment, certaines décident d’en parler et portent plainte pendant que d’autres décident de vivre sous le poids du silence. Hélène, 26 ans, une jeune victime de viol avait décidé de se réfugier dans le silence, une décision qui lui a coûté cher. Elle raconte : « Je n’avais que 17 ans quand cela s’est passé, le pire est que j’ai été violée par une personne proche de la famille, quelqu’un en qui je faisais confiance. Ce jour, je l’ai retrouvé seul à la maison quand je suis rentrée de l’école. Après quelque temps, il est entré dans ma chambre, me disant qu’il voulait me montrer quelque chose de super cool. Il a pris mon bras avec force le menant sur son organe intime et m’a ensuite plaquée contre le lit en me déshabillant, me disant qu’on allait jouer à un jeu super marrant. Tout s’est passé si vite, mon corps tremblait comme une feuille. Je ne voulais pas reconnaître que ça s’était vraiment passé, je me disais que ce n’était pas si grave que ça, la vie doit continuer.»

Elle continue : « Je ne pouvais plus dormir, car l’image de cet événement ne cessait de remonter dans ma tête. J’ai commencé à ressentir des douleurs au niveau de mes parties intimes et c’est là que j’ai réalisé que ce qui s’était passé ce jour-là était vraiment grave. J’ai parlé à ma mère de cela après des semaines de silence. Ma famille m’a soutenue et a fait à ce que cette personne, qui soi-disant était de la famille, paie pour son crime. Je me reconstruis petit à petit grâce à l’aide et au soutien de mon entourage ainsi qu’au fait que j’ai décidé de briser le silence.»

Des conséquences catastrophiques

Stress, anxiété, isolement, insomnies et idées suicidaires se bousculent après avoir vécu un viol. Un cocktail d’émotions négatives alimentées par une peur constante que cela pourrait se reproduire hante l’esprit des victimes. Clémentine, 18 ans, s’est retrouvée avec une santé mentale en pépites et un avenir brumeux depuis cet horrible cauchemar. « Je ne pouvais plus dormir, j’avais des maux de tête tout le temps, j’avais l’impression que je ne pouvais plus respirer, car je ne pouvais pas m’ôter de la tête ce qui s’était passé. Je ne voulais parler à personne, j’avais la phobie d’être touchée par qui que ce soit. J’ai dû m’absenter de l’école pendant des semaines, car je ne pouvais pas supporter le regard de l’entourage, je me sentais trop coupable de ce qui s’était passé. »

Elle ajoute : « Ma famille ainsi que le soutien psychologique du Centre Seruka m’ont permis de remonter la pente. L’écoute et l’empathie dont a fait preuve la psychologue du Centre Seruka m’a permis d’arrêter de culpabiliser et de reprendre confiance en moi. Les thérapies ont pu m’aider à canaliser mes émotions et à retrouver petit à petit goût à la vie. »

Le viol est un épisode qui marque éternellement la vie de ses victimes, et cela, à n’importe quel âge. Entre un sentiment de terreur et de honte mélangé à un manque de soutien par l’entourage, tourner la page s’avère être très difficile. Quoi qu’il en soit, partager ce fardeau aux personnes adéquates permet de se reconstruire et de punir sévèrement les prédateurs sexuels. 

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