Le temps d’une soirée, une Miss peut bouger devant nos écrans et un grand public pendant des heures. Elles ne peuvent donc que compter que sur leurs stylistes pour les rendre stylées, présentables et à croquer. Mais 3 mètres de tissus ne suffiront pas pour magnifier ces reines de beauté, le coup de grâce réside dans la créativité car chaque détail compte quand tu es analysée de plus près. Donc, en avant les paillettes et les coupes les plus sexy.
Retour sur la demi-finale de la compétition Miss Burundi 2022!
Quand les projecteurs s’allument, que le public accueille le podium et que les flashs des photographes se mettent à s’acharner sur les hôtes de la soirée, la magie s’opère. Il suffit de quelques minutes pour qu’une fille, du haut de ses hauts talons, arrive à émerveiller tout un public.
La victime, si jeune mais pourtant courageuse et déterminée, pourra compter sur son trois mètres de tissus, pour faire son show. Un chef d’œuvre, dit-on dans le monde de la mode, car ces robes ont pris des jours à certaines personnes, pour n’être contemplées que quelques minutes.
“La culture de la mode et de la beauté est déjà une réalité connue depuis la monarchie à nos jours. La femme burundaise a toujours chercher a bien s’habiller, en ajoutant des accessoires (ubuyeye, inyerere, etc) et onguents sur son corps.”; nous devoile un passage sur le site official de l’organisation de la competition Miss Burundi.
Vous l’aurez compris, être une fille burundaise, c’est pas facile et encore moins si on se bat pour devenir une future Miss et ambassadrice de toutes les autres burundaises. La robe de la présentation est l’une des choses les plus importantes dans cette compétition.
Les robes à l’honneur
« La robe de présentation est très délicatement choisie, surtout quand tu passes aux écrans et que tu dois te révéler devant un public. Il faut se demander ce que tu veux montrer à toutes ces personnes et quelle image tu voudrais qu’ils gardent de toi. Car même avant que tu parles, ta façon de t’habiller peut déjà révéler ta personnalité. » Nous a révélé l’une des candidates de cette compétition.
Tandis qu’ une autre nous dévoile ses motivations : « C’était vraiment primordial de bien choisir sa robe, car nos coachs nous disaient qu’il fallait savoir se démarquer des autres. On était 25 candidates et il ne fallait choisir que 12 candidates. Donc il était nécessaire de choisir une robe dans laquelle quand tu feras ton passage, tu n’allais pas passer inaperçue. »
Chacune s’y prépare à sa façon mais toutes visent le même objectif: ressembler à une reine dans sa tenue de gloire.
La reine des neiges
Quoi que certaines reines légendaires peuvent être des sources d’inspiration stylistique quand les actuels stylistes ne sont pas aptes à vous y aider. « Je n’ai pas pu trouver un styliste. Ils me disaient tous que je n’avais pas assez de vues sur Instagram pour qu’ils puissent me sponsoriser. Alors, j’ai utilisé mon imagination. » Nous a précisé Arlene Antoine Sezerano, finaliste de la compétition Miss Burundi 2022.
« J’aime beaucoup les dessins animés. Dans ma tête, je voulais ressembler à la reine des neiges. Alors j’ai juste pris une robe que j’avais sous la main, longtemps conservée dans ma valise, puis avec l’aide d’un tailleur du quartier, j’ai changé son modèle en me référant sur la robe d’ Elsa (la Reine des neiges) » A t-elle finit.
Vous l’aurez compris, le fait même de participer à un événement de cette ampleur peut nous pousser à faire sortir nos talents longtemps cachés sous la couette. Et puis, pourquoi se contenter d’une simple robe achetée au marché, alors que l’on peut très bien la relooker pour qu’elle soit plus captivante.
Bling, bling, et encore bling
« Je voulais briller sur scène ce soir-là, d’où j’ai choisi une robe bling bling avec des strass dorés. Je voulais capturer l’attention de mon audience et j’étais sûr qu’on n’allait pas m’oublier de sitôt. Au départ, elle était très simple et avait été importée, mais grâce à mon tailleur Éric alias Clapton, nous avons réussi à la relooker. Il a ajouté ces tutules à mon bras gauche, a raccourci la sous-jupe pour qu’elle soit encore plus sexy et m’a fabriqué un béret pour accessoiriser ma tenue. » Nous a témoigné Mlle Aimée Gloire Ishimwe, élue finaliste de la compétition Miss Burundi 2022.
Made in Burundi à l’honneur
Et au moment où certaines galeraient à faire leurs relookages avec les tailleurs du coin, d’autres se faisaient pomponner par les maisons de mode.
« Ma robe était une Made in Burundi, elle était idéale, et elle était signée Ucoco Brand. » nous a dévoilé Mlle Kelly Ngaruko, élue finaliste de la compétition Miss Burundi 2022. “La styliste m’a profilée et l’a directement dessinée pour moi.” Continue-t-elle.
Une autre nous confia: « C’était vraiment une robe très majestueuse et assez intéressante vu qu’elle est la combinaison d’une pagne et d’un autre tissu simple. Les couleurs étaient très originales, on ne les voyait pas partout. Et aussi le design de cette robe là, marchait parfaitement avec l’expression que je voulais dégager ce soir-là. » dixit Mlle Charmene Dushime, actuelle détentrice du titre Miss Cibitike 2021 au niveau régional et aussi finaliste de la compétition Miss Burundi 2022 et dont la robe était également une création originale de Ucoco Brand.
« L’élégance compte dans ce genre de compétitions. Pour mes clientes, j’ai choisi des robes qui mettaient en valeur leurs teints et leurs morphologies. Les couleurs avaient été spécialement choisies pour faire sortir leur beauté naturelle et j’ai bien cintrée leurs robes pour marquer leurs incroyables tailles de guêpes. » , nous a expliqué Dr Claudine Uwera, créatrice de la marque Ucoco Brand
Toujours du Wax!
Trois autres finalistes avaient décidé d’honorer l’industrie du textile, en portant des robes cousues en wax.
La première était une robe droite possédant une fente devant et une bande de volants appliques sur le côté.
La deuxième était une robe bustier à fines bretelles avec le bas à volants superposés et la troisième était comme la deuxième, seulement qu’elle avait une ouverture au niveau des volants superposés du bas.
« En choisissant ma robe, je savais que tout le monde allait venir en robes de soirée et il fallait que je fasse quelque chose de différent. D’où j’ai choisi le wax comme tissu pour ma robe. Je l’ai faite faire chez un tailleur de la rue, et heureusement qu’ il l’a cousue comme je la voulais. » Nous a raconté Christa Ardene Iradukunda, une robe en wax et élue finaliste de la compétition Miss Burundi 2022.
« Je citerai aussi que mes accessoires venaient de chez Inashaza, mes boucles d’oreilles, ma bague, et mes bracelets ont été fabriqués en cornes de vaches. Et comme vous le savez très bien, la vache occupe une grande place dans la culture burundaise. » Ajoute-t-elle.
Une autre maison de mode a foulé le tapis rouge de ce soir-là avec la robe de Megane Ndahiro qui était à couper le souffle.
Une couleur sombre et agréable à regarder, des paillettes à volonté et une coupe élégante et sexy. L’auteur de ce chef-d’œuvre nous a confié : » Je suis parti sur de simples bases, ma cliente est assez élancée donc elle se fera forcément remarquer. Il fallait donc trouver quelque chose de simple et de très élégant, et elle m’a parlé de son amour pour les paillettes. Les éléments étaient réunis pour faire quelque chose d’assez attrayant. j’ai aimé travaillé avec elle et la confection de la robe s’est faite dans un temps record« . Ce n’était nul autre que Ruffin d’or, le styliste burundais de l’ Atelier Ruffin d’or.
Tant pour elles que pour nous, nous sommes ravis de voir que les candidates d’aujourd’hui savent se mettre en valeur et qu’elles prennent même des initiatives pour revisiter le Made in Burundi. Cela prouve que l’industrie de la mode burundaise a un avenir. Et qui sait? Peut-être après le tapis rouge d’un concours de beauté, ces chefs d’œuvres pourront fouler le tapis rouge des awards
