
Elle avait une et une seule idée en tête, poser sa candidature dans la compétition Miss Burundi. Confiante, courageuse et déterminée, cette battante ne recule devant rien malgré les cicatrices sur son visage en parallèle avec les standards de beauté imposés par cette compétition.
Longtemps critiquée à cause de ses cicatrices, Soline vécut une enfance pas comme les autres. Souvent isolée, désemparée, elle n’avait qu’un seul souhait : se réveiller un jour et se regarder dans la glace avec zéro cicatrice. C’est en grandissant qu’elle a compris qu’elle était aussi belle et intelligente que tous les autres. Grâce à sa force d’esprit, sa foi en Dieu et un entourage de soutien, la belle Soline renaît de ses cendres, décidée plus que jamais à être pleinement épanouie.
Cette beauté burundaise élancée comme une girafe, aux allures majestueuses de diva, se découvre une passion inopinée : Le mannequinat. Depuis, elle suscite fascination et admiration sur le podium des fashion shows au Burundi ainsi qu’à l’international. Une petite effraction dans la vie de cette charmante demoiselle nous fera le plus grand des biens.
Comment as-tu débuté en tant que mannequin ?
Au début, je voulais devenir Miss Burundi mais je craignais d’être emportée par une tempête violente de critiques car j’étais différente. Ces cicatrices font ma beauté et j’en suis extrêmement fière, je suis belle et ravissante. C’est en 2017 que je me suis inscrite dans l’agence Umuderi pour gagner plus de visibilité. Cette dernière allait m’aider à gagner plus de points dans ma candidature de Miss Burundi mais hélas, je n’ai pas été qualifiée pour y prendre part.
Une histoire derrière ces cicatrices ?
J’ai été victime d’un incendie accidentel à l’âge de trois ans causé par une bougie. Endormie, protégée par une moustiquaire, cette dernière a pris feu et a atteint une grande partie de mon visage. J’ai passé trois ans et demi à l’hôpital pour pouvoir guérir de mes brûlures.
Travailler comme mannequin a toujours été quelque chose qui te passionne ?

Le mannequinat pour moi a été comme une illumination, une révélation divine. Au Burundi, le mannequinat n’était pas quelque chose d’assez visible pour que je puisse m’y identifier. C’est en m’inscrivant dans l’agence Umuderi que les membres du Jury ont été impressionnés par ma posture, mon allure et l’élégance avec laquelle je défilais. C’est à partir de ce moment que j’ai su que le mannequinat était vraiment conçu et modelé pour moi.
Quels ont été les challenges dont tu as dû faire face dans ce monde de mannequinat ?
Il est vraiment difficile d’adhérer à certaines exigences que nous imposent nos employeurs. Perdre du poids par exemple, se raser la tête lors de ce défilé de mode particulier, se tresser de cette manière spécifique, etc. Une autre chose, il arrive des fois où les mannequins sont parfois sélectionnés pour défiler dans certains événements parce qu’ils ont des connexions. L’autre challenge est que nous travaillons dans des espaces plutôt étroits où nous nous trouvons obligés de partager les vestiaires, garçons comme filles.
Tu as collaboré avec quelles maisons de mode ?

Alors là, il y en a un bon paquet, il y a eu Ucoco Brand, King Sibo, The Mith House, Kokoye. J’ai également collaboré avec des designers basés à Kigali.
Quelle maison de mode avez-vous adoré collaborer avec le plus ?
En gros, j’ai adoré collaborer avec toutes ces maisons de mode car elles m’ont extrêmement encouragée à devenir ce que je suis aujourd’hui. Ces maisons de mode se battent pour nous pousser vers l’avant et devenir meilleurs un peu plus.
Comment t’es-tu démarquée en tant que ce mannequin captivant malgré les standards de beauté très serrés dans le mannequinat ?
J’ai toujours cru en moi, ma beauté, mon élégance et mon excellence. J’avais complètement effacé de ma mémoire les commentaires négatifs que les gens pouvaient projeter sur moi car cela n’avait pas d’importance pour moi. Cet état d’esprit m’a permis d’apparaître différemment sur le podium.
Te rappelles-tu de ton premier défilé ?
Oui. C’était en 2019 lors d’un fashion show organisé par Umudery agency à EGO Hôtel. Je me souviens que j’avais porté de sublimes créations de divers designers locaux dont Christiana Lamez que vous connaissez sûrement. Ce fut un moment magnifique et très marquant pour moi car le public m’avait beaucoup soutenu.
Qu’as-tu appris dans l’industrie de la mode depuis tes débuts ?

Je me suis rendue compte à quel point les Fashion designers étaient importants car ces personnes sont complètement des héros. Ils concoctent des créations vestimentaires qui nous font nous sentir attirants et alléchants. à la Swahili Fashion Week, il y a une dame qui a tellement aimé une robe que je portais au point où elle était prête à débourser une somme colossale pour l’avoir. J’ai également réalisé que dans le monde de la mode, les créations riment avec la personnalité et non pas le genre de la personne.
Que fais-tu quand tu ne défiles pas ?
Je suis étudiante en faculté de Génie Civile à l’Université Lumière du Burundi. A côté de ça, je fais de la danse traditionnelle, moderne et des petits boulots de serveuses lors des événements comme les dots, mariages, dîners de gala ,etc
Ta routine beauté ?
Je me maquille le plus rarement possible car j’aime rester naturelle. Je dis toujours à ma famille et à mes amis que Dieu m’a fait un très beau cadeau en me donnant un maquillage naturel. Rester naturel est une manière pour moi de rendre hommage à ce chef d’œuvre divin sur mon visage et montrer au monde que j’en suis fière.
Quelle est ta philosophie de vie ?

Il y a une phrase qui m’aide beaucoup dans mon quotidien ″ Après la pluie, le bon temps‶. Il y aura toujours des challenges dans la vie mais ces problèmes ne nous définissent pas. Il faut être fort car la lumière se trouve au bout du tunnel.
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